Cette fois ça suffit !

Publié le 22 Juillet 2010

 

 

Avec ce meurtre gratuit dans notre cité samedi 19 juin au coeur du quartier des carreaux à Villiers le Bel n’avons- nous pas atteint le stade ultime de la violence ? C’est  une nouvelle fois une famille Beauvillésoise qui trinque et une cité qui subit. Un désastre social lié directement à une jeunesse souvent sans repère et consciente qu’il n’y a pas de vrai pilote dans le « Tupolev Beauvillésois »

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Il ne s’agit pas d’envahir nos rues de cow-boys, supervisés par un shérif prêt à nous jouer le remake de « pendez-les hauts et courts » mais de s’assurer que notre ville compte à sa « tête » un Maire digne ce nom.

  

 

Nous n’avons pas besoin de répression, mais d’autorité. Nous n’avons pas besoin de laxisme mais de règles. Nous n’avons pas besoin de critiques récurrentes et parfois haineuses envers l’Etat, qui ne servent qu’à alimenter l’animosité sociale, mais plutôt d'une prise en main de notre situation locale. Nous n’avons pas besoin d’attendre que l’on nous « ponde » de nouveaux dispositifs X ou Y pour tenter de résoudre la difficile gestion morale de notre cité, mais de travailler avec les données existantes et de les mettre en application et de vouloir sortir de notre quotidien de désœuvrement.

 

Pour cela il faut un Maire du terroir. Un Homme qui connaisse la ville non pas par les dossiers qu’on lui soumet, mais par le terrain qui use ses semelles.

 

 Un Maire qui ne trempe pas tantôt dans le vocabulaire des « gosses », tantôt dans la misère de mamans dépassées pour  contenir leur progéniture, parce qu’un jour on les a parquées là et qu’au fil du temps la conscience politique majoritaire de cette commune a flairé qu’elle pourrait en faire son fond de commerce. Oui, une grande majorité de notre population en est arrivée là. Cette population crie au secours pour des problèmes précis liés à une misère autant morale, économique que psychologique.

 

Il faut arrêter de dresser des statistiques à grand renfort de « phrases scientifiques » (ex : le dossier sur la discrimination) pour tenter de soigner une population qui craque. Il faut se mettre au boulot. Un boulot qui corresponde à la demande et non à des actions de mode. 

 

Lors de ma prise de fonction de Conseiller Municipal, j’ai demandé la constitution d’une commission de terrain. Sa mission aurait été de se rendre compte physiquement de tous les projets et opérations mis en route sur les difficultés de notre cité , ou encore d' en constater le bien- fondé, de ne pas hésiter à les arrêter s'ils ne fonctionnaient pas, pour les orienter sur autre chose. Aujourd’hui, je n’ai toujours pas la connaissance de cette commission. Mais quand je demande à Monsieur le premier adjoint de travailler avec lui il me répond « je n’ai pas envie de vous avoir dans les pattes ».  Voilà où nous en sommes. Un comportement d’élus locaux incapables de respecter le sens de l’aide et de la prospérité mutuelle, pourtant caractéristiques principales de leurs discours depuis 50 ans. Tout juste prêt à répondre aux ordres du chef les doigts des deux mains sur la couture du pantalon. Parce qu’ici tout est verrouillé. Les Maires socialistes successifs ont eu le souci premier de ne pas risquer de laisser la place à d’autres, jusqu’à en oublier la misère de leur population.,  mais peut être   étaient-ils  conscients que cette misère était une aubaine politique ?

 

Est-ce le moment de se croire suffisamment intelligent au point de ne pas vouloir apprendre d’autrui ?

 

Pourquoi dans cette équipe de la Majorité Municipale de Villiers le Bel, le Maire et surtout son 1° adjoint en tête,  critiquent-on tout ce qui passe entre leurs mains, du moment que le mot « Etat » y figure ? Leurs attaques incessantes n’ont pas de limites: social, logement, associatif…, tout y passe. Il y a toujours à redire. Mais ce que l’on oublie de signaler,  c’est le % de notre budget qui flirte avec les 60% de dotation d’état., que l’ANRU c’est une loi avec 150.000.000 d’euros pour Villiers le Bel.,que le Conseil Général a répondu quasiment toujours présent (même sous le mandat précédent). Et que sais- je encore?

 

Quand on souhaite réussir pour sa ville on s'accroche sur des données volontaires et ambitieuses. C’est utile autant pour combattre le désarroi d’une jeunesse écorchée vive que pour le succès économique local, mais aussi pour un équilibre de vie pour tous.

 

Dans le mot Equipe il y a un sens sportif, un sens du groupe, une idée d’action, une volonté de réussir, de régler les problèmes, de communication et d’échange,  l’envie de se battre pour des solutions de victoire en comptant sur son travail et non celui des autres.

 

A Villiers le Bel nous n’en sommes pas encore là. Je dirais que nous en sommes bien loin hélas! et pourtant nous le pouvons.

 

Quand le Maire acquiesce à un ultimatum des jeunes (Parisien du 18 mai 2009 non démenti par M. VAILLANT), je dis non. Quant plusieurs élus de la majorité se réjouissent de la venue des UTEC (solution malheureusement indispensable dans le contexte actuel) dans les quartiers lors d’une réunion en juin  2009 à Allende, alors que pendant des décennies les mêmes critiquaient la Police à grand renfort de discours dans les réunions de la ville, je dis non. Quant les jeunes errent dans la rue le soir dans l’attente d’une rixe ou autres délits parce que l’on a refusé de voir que les dispositifs mis en places (avec l’argent de l’état) dans le cadre de la prévention, n’ont pas donné les résultats souhaités (rappelons-nous le rapport « banlieuscopie »), je dis non. Quant il arrive qu’on soit obligé d’évacuer des concerts parce que ça dégénère, je dis non. Quant on laisse les jeunes évoluer quasiment seuls dans les gymnases à des heures à n’en plus finir au lieu de trouver des solutions pour les faire rentrer dans des associations sportives plus libres et plus indépendantes, je dis non. Je dis non à tout ce qu’on a gâché et qui n’a pas pu bénéficier aux jeunes. Je dis non à tous ces moyens que l’on sait inefficaces et que l’on appelle palliatifs. Aujourd’hui, le mal est fait. Pleurer ne servirait à rien sinon se plaindre encore et encore

 

Il faut à Villiers le Bel un Maire aux connaissances associatives évidentes et une d’expérience de gestion dans ce domaine. Il faut à Villiers le Bel un Maire pouvant faire preuve d’autorité, avec du caractère, une personnalité et des compétences morales que la jeunesse reconnaîtra et respectera. Parce que le respect ne s’assimile pas à la crainte. Il faut à Villiers le Bel un Maire qui dirige une équipe prête à se battre avec des moyens internes à la ville sans toujours mendier et critiquer l’état. Il faut à Villiers le Bel un Maire totalement imprégné dans les dossiers économiques au lieu de transmettre le « bébé » à une société lorsqu’il s’agit de gérer la future zone économique « Tissonvilliers 3 ». Il faut à Villiers le Bel un Maire prêt à faire son autocritique. Mais surtout à Villiers le Bel il faut un Maire BEAUVILLESOIS, un Maire qui habite cette ville. Un Maire imprégné des murs de la ville autant que ses habitants.

 

Que penser aujourd’hui quand tout s’accumule, misère, désarroi, délinquance, violence gratuite ? Pourquoi continuer de faire confiance à un système, tentant de contrôler sa jeunesse plutôt qu’à la rendre ambitieuse ? Pourquoi ne pas se questionner sur les élus de notre ville qui continuent de prôner la construction de logements sociaux alors que notre ville en est déjà « suréquipée »., et que la conséquence est souvent un grand déséquilibre social avec ce que cela entraine.

 

Croyez-vous que l’on peut être le Maire ambitieux d’une ville de la banlieue nord de Paris et ses 27.000 habitants, quand on est aussi Conseiller Général du val d’Oise et sensé être à l’écoute de près de 40.000 administrés,  en siégeant aussi  à la Présidence de la Communauté d’Agglomération Val de France et disponible pour 140.000 âmes; et avec aplomb prétendre, sans complexe, être compétant….. Serein…..et……. efficace ?

 

Thierry OUKOLOFF

Conseiller Municipal UMP

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